RÉPRESSION DES INFRACTIONS COMMISES À RAISON DU SEXE DES PERSONNES AU BÉNIN
L’AIFJ-BÉNIN RENFORCE LES CAPACITÉS DES OPJ, DES PROCUREURS ET DES ASSISTANTS SOCIAUX
L'Association Internationale des Femmes Juges (AIFJ-Bénin), Chapitre Bénin organise depuis ce jeudi 07 avril 2022 au profit des acteurs de la chaine pénale, un atelier sur l'appropriation de la loi N°2022-11 du 20 décembre 2021 portant dispositions spéciales de répression des infractions commises à raison du sexe des personnes et de la protection de la femme en République du Bénin. Les travaux de ces assises qui se tiennent à la Maison des jeunes de Porto-Novo, ont été ouverts par le Garde des sceaux, Ministre de la Justice et de la Législation, Séverin Maxime Quenum.
A en croire la Présidente de l’Aifj-Bénin, Chapitre Bénin, Aubierge Olivia Hungbo Kploca, cet atelier vise à mettre un accent particulier sur les spécificités que comporte ce texte de loi, la qualification des infractions et les procédures idoines qu’il a prévues. Aussi, a-t-elle poursuivi, cette formation entend permettre aux acteurs de la chaîne pénale que sont les Officiers de police judiciaire (Opj) et les procureurs ainsi que les autres intervenants (avocats, assistants sociaux et l’Institut national de la femme (Inf), de s’approprier ce nouvel outil afin de faire régresser du Bénin, les violences à raison du sexe. A cet effet, il est prévu plusieurs communications suivies de débats sur les thèmes : « Introduction sur les lois relatives aux violences basées sur le genre » et « Les innovations et modalités pratiques de mise en œuvre de la loi N°2021-11 du 20 décembre 2021 portant répression des violences à raison du sexe et protection de la femme.
Par ailleurs, la Présidente Aubierge Olivia Hungbo Kploca a précisé que l’un des freins au rayonnement des droits humains notamment ceux de la femme, est la méconnaissance des mécanismes juridiques mis en place en vue de la protection d’où la tenue de ces assises. « Je recommande donc à chacun et à tous de prendre une part active aux travaux afin de s’imprégner de cette nouvelle loi pour le rayonnement des droits humains », a-t-elle ajouté. La Juge Olivia Hungbo Kploca, Présidente de l'Aifj-Bénin, a pour finir, remercié le Garde des sceaux pour l’intérêt qu’il porte aux activités de l’association, pour son soutien et son accompagnement. Aux dires du maire de la ville de Porto-Novo, Charlemagne Yankoty, la protection de la femme est une préoccupation majeure du gouvernement que tout le monde partage et c’est pourquoi, il fait un point d’honneur à saluer une fois encore la vision du Chef de l’Etat, Patrice Talon qui fait de cette question une préoccupation personnelle et particulière.
Dans son intervention, le Représentant résident adjoint du Programme des Nations Unies, José Herman Wabo a indiqué que le Bénin à l’instar de plusieurs pays du monde, continue de subir les affres des actes des violences basées sur le genre. A l’en croire, les études récentes montrent la persistance du phénomène qui prend diverses formes malgré les efforts conjugués depuis 2009 au Bénin. A titre d’exemple entre le 1er janvier et 14 décembre 2021, le Bénin a enregistré formellement plus de 11.216 victimes de violences basées sur le genre (VGB) dont 1460 cas ont été référés aux Opj ou au tribunal. Au regard de ce qui précède, M. Wabo a tenu féliciter l’Aifj-Bénin pour son initiative qui permet d’aller progressivement vers une protection sociale accessible à tous. Il a pour clore ses propos, réitéré l’engagement du Pnud à renforcer les actions visant à appuyer plus efficacement la construction de socles de protection sociale complets et inclusifs. Pour la présidente de l’Institut national de la femme, Claudine Afiavi Prudencio, cet atelier vient à point nommé et s'aligne correctement sur la vision de sa structure. Elle a pour finir, salué l'action du Président Patrice Talon dans la lutte pour la promotion et la protection de la femme.
Ouvrant les travaux, le Ministre de la Justice, Séverin Quenum a fait observer que le gouvernement de la rupture a inscrit la protection de la femme au rang des priorités majeures de son action. Cette option s’est traduite par un train de réformes destinées à renforcer les capacités des femmes. Il en veut pour preuve l’amélioration de la représentativité des femmes dans les instances de prises de décisions, la prise en compte de l’approche genre dans les politiques publiques et la relecture de la loi sur la santé et de la reproduction à l’effet d’assouplir les conditions de recours à l’avortement etc. L’autorité a pour sa part, rassuré de sa disponibilité à mettre en œuvre les recommandations issues des travaux de ces assises. Signalons que cet atelier prend fin demain vendredi 08 avril 2022 avec la remise des attestations aux participants.
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PFCOM. DIR.COM/PR-MJL