RENTRÉE JUDICIAIRE 2024-2025 À LA CRIET

SOUS LE SIGNE DE LA CRIET FACE AUX INFRACTIONS ÉMERGENTES  : FORCES ET FAIBLESSES
(6358 procédures examinées en 06 ans », dixit le Procureur spécial Mario Mètonou)

A la faveur d’une audience solennelle tenue le mercredi 09 octobre 2024 à Cotonou, le président de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), Cyriaque Dossa a procédé au lancement de la rentrée judiciaire 2024-2025 de sa juridiction  placée sous le thème : « La CRIET face aux infractions émergeantes : forces et faiblesses ». Cette cérémonie a été rehaussée par la présence du  président de la Cour suprême, Victor Adossou et du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et de la Législation, Yvon Détchénou.

La rentrée judiciaire est un moment d’échanges entre les acteurs de la justice ; de présentation du bilan des activités menées au cours de l’année écoulée ainsi que la piste de réflexion pour la réussite de la nouvelle année judiciaire. Faisant ses observations, le Bâtonnier de l’ordre des avocats du Bénin, Angelo Hounkpatin a indiqué que la CRIET est une juridiction atypique et singulière par sa compétence matérielle qui au départ n’embrassait que des infractions économiques, cybernétiques, terroristes et celles liées au blanchiment des capitaux qui en constitue un échantillon des infractions émergeantes. Il a ensuite invité les juges de la CRIET à absorber le droit positif pénal pour en maîtriser les méandres et les subtilités, gage d’une justice de qualité.  
Formulant ses réquisitions, le procureur spécial près la CRIET, Mario Elon’m Mètonou a indiqué que la CRIET a traité en 6 ans, 6358 procédures dont 55 dossiers de corruption ; 116 procédures de détournement de deniers publics ; 35 dossiers de fraude fiscale ; 149 procédures de trafic international de drogue à haut risque ; 1956 procédures en lien avec la cybercriminalité et 225 procédures relatives au blanchiment de capitaux. « Les poursuites engagées du chef des infractions émergentes ont concerné des béninois lambda mais également des personnes qui ont occupé de hautes fonctions dans les plus grandes sphères de l’administration : cadres en charge de la commande publique mais pas seulement. Magistrats, avocats, notaires, fonctionnaires des douanes ou des impôts, directeurs d’entreprises et même des parlementaires ont été poursuivis par le parquet spécial près la CRIET », a-t-il ajouté. Le PS Mètonou a pour clore ses propos souligné que la CRIET a comme objectif, à défaut d’enrayer totalement les infractions émergentes, d’en limiter considérablement les effets et d’hisser le Bénin par exemple dans le top 5 des pays les moins corrompus de la planète.
Procédant au lancement de la rentrée judiciaire 2024-2025, le président de la CRIET, Cyriaque Dossa a fait observé que la mise en place de la CRIET a donné une visibilité accrue à la lutte contre la criminalité économique et financière. Le législateur, à travers des réformes législatives successives a-t-il poursuivi, lui a attribué un rôle clair de chef de file et juridiction spécialisée en matière de traitement des infractions dites émergentes. « Cette lutte contre les infractions économiques est perceptible avec aisance à travers le bilan d’activités impressionnant de la Cour et les impacts remarquables », a-t-il martelé. M. Cyriaque Dossa a comme il faillait s’y attendre en de pareilles occasions indiqué les défis auxquels sa juridiction est confrontée. Ils ont pour noms l’insuffisance du personnel magistrat, les besoins de renforcement des capacités des acteurs de cette juridiction face aux infractions émergentes ; l’insuffisance numérique des officiers de police judicaire dédiés aux enquêtes économiques et financières et leur limite en compétence technique. ; l’indisponibilité du matériel roulant au niveau de l’Agence pénitentiaire du Bénin (APB) ; la politique peu efficiente de gestion des transfèrements des prévenus et inculpés dans les maisons d’arrêt ; la dotation de la Cour d’une chaîne pénale etc. Il a par ailleurs précisé que le plus grand défi à relever reste et demeure l’éducation collective des jeunes afin d’éviter que ceux-ci, en proie au chômage et au gain facile ne s’adonnent plus à la commission des infractions émergentes. « L’œuvre de justice accomplie par la Cour depuis ses débuts a été le fruit du travail opiniâtre de tous ses animateurs qui, se sont acquittés avec abnégation, de leur mission au service de la République. Je voudrais leur rendre un homme appuyé qu’ils méritent en leurs rang, grade, fonction et qualité respectifs », a-t-il conclu. Présent à cette rentrée judiciaire, le Ministre de la Justice, Yvon Détchénou a rassuré que l’appel est bien entendu et que déjà, la chancellerie est à pieds d’œuvre pour donner une suite favorable à toutes ces doléances.  

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PFCOM.DIR.COM/PR-MJL

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